Vous le savez, pour bien réussir l’incubation de ses œufs, il y a 4 paramètres à prendre en compte et à maîtriser. Ces 4 paramètres sont importants et les mêmes, quel que soit les œufs que vous mettez en couveuse : poules, canards, oies, faisans, paons, cailles, pigeons et oiseaux exotiques.
Nous vous proposons de faire un petit rappel de ces paramètres pour ensuite parler plus précisément de l’hygrométrie.
Quels sont les 4 paramètres de l’incubation en couveuse ?
- La température de la pièce : placez votre couveuse dans une pièce de vie tempérée entre 18 et 20°C. C’est grâce à cela que la couveuse va réguler les autres paramètres de l’incubation et éviter des variations trop importantes. C’est un paramètre qui dépend totalement de vous. Évitez les caves trop humides, remises ou garages avec trop de variations de température.
- La température de la couveuse : la température déclenche la multiplication cellulaire, le développement de l’embryon et détermine la durée d’incubation. Elle doit être constante et proche, pour la majorité des espèces, de 37,5°C. En dessous de la température conseillée, l’embryon ne se développera pas, au-dessus, il sera en danger. Avec une bonne couveuse de la marque Brinsea ou Borotto, vous avez simplement à indiquer la température souhaitée et la couveuse va la gérer pour vous.
- Le retournement des œufs : l’embryon se développe au centre de l’œuf, au niveau du jaune. Étant donné la position de l’œuf dans la couveuse pendant l’incubation, le jaune vient se poser contre la paroi de l’œuf. S’il reste trop longtemps dans cette position, cela arrête le développement cellulaire. C’est pour éviter cette situation qu’il faut retourner les œufs au minimum 2 fois par jour dans la couveuse. Les couveuses automatiques de Brinsea et Borotto gèrent le retournement des œufs pour vous.
- L’hygrométrie : le contrôle de l’hygrométrie permet principalement de gérer le développement de la poche d’air dans l’œuf. Cette poche d’air est indispensable au moment de l’éclosion des poussins et des jeunes. C’est grâce à elle que les poussins vont gonfler leurs poumons et ensuite percer la coquille pour sortir.
Comment gérer l’hygrométrie dans la couveuse ?
À quoi sert la poche d’air ?
Chez les mammifères, la mère expulse le jeune qui, une fois sorti, gonfle ses poumons et devient viable. Chez les oiseaux en revanche, c’est le contraire : le poussin « naît » avant d’éclore. Une fois que le jeune est formé, il doit d’abord devenir autonome, viable et se libérer des échanges gazeux fournis par la membrane de l’œuf avant de percer sa coquille pour en sortir.
Au moment de l’éclosion, le poussin perce la poche d’air, gonfle ses poumons, il devient donc viable et peut enfin démarrer le long et difficile processus pour sortir de sa coquille.
Comment l’hygrométrie permet le développement de la poche d’air ?
La poche d’air se développe grâce à l’évaporation d’une partie de l’eau contenue dans l’œuf à travers les pores de la coquille. En effet, la faire grandir revient à faire sécher l’œuf. Plus il fait sec, plus l’évaporation sera importante et plus la poche d’air va s’agrandir. Plus il fait humide et moins la poche d’air s’agrandit. Gérer son développement se fait par réglage du taux d’humidité de la couveuse. Le contrôle de l’hygrométrie permet de gérer la rapidité avec laquelle la poche d’air se développe pour avoir la bonne taille.
Pourquoi la taille de la poche d’air est-elle importante ?
Lors de l’éclosion, le poussin gonfle en une seule fois ses poumons. Il faut donc que la poche d’air soit de la bonne taille pour permettre au poussin de vivre correctement.
- La poche d’air est trop petite : dans ce cas, le poussin ne pourra pas gonfler correctement ses poumons à l’éclosion, ils restent colmatés et le poussin a une capacité respiratoire insuffisante. Il va commencer à percer sa coquille sans pouvoir finir, va manquer d’oxygène et ne va pas survivre.
- La poche d’air est trop grande : le poussin n’aura pas eu suffisamment d’eau dans l’œuf pour se développer correctement pendant l’incubation. Il sera chétif et fragile et aura beaucoup de difficultés à sortir de la coquille.
- La poche d’air a la bonne taille : les poumons du poussin se gonflent correctement, il peut respirer comme il faut et se mettre à percer sa coquille pour éclore et vivre longtemps. Le poussin est vif et solide et il démarre dans la vie avec toutes ses chances.
Comment suivre le développement de la poche d’air ?
Vous l’aurez compris, cet élément est déterminant pour avoir des poussins en bonne santé.
Il existe une règle universelle qu’il faut suivre, quelle que soit l’espèce d’œuf que vous avez dans votre couveuse : au début de l’incubation, la poche d’air fait environ 1/10 du volume de l’œuf. Au moment de l’éclosion, elle doit atteindre 1/3 du volume de l’œuf.
Suivre le développement grâce au mire-œuf : au moment de mettre les œufs en couveuse, faites des marques sur la coquille. Partez du 1/10ème de la surface jusqu’au 1/3 en faisant entre les deux une marque par semaine d’incubation. (Par exemple, pour des œufs de poules, il y a 3 semaines d’incubation, donc 3 marques sur l’œuf). Chaque semaine contrôlez l’évolution de la poche d’air grâce au mire-œuf et adaptez le taux d’humidité si nécessaire.
Suivre le développement grâce à la courbe de poids : lorsque la poche d’air se développe, l’œuf perd de l’eau qui est remplacé par de l’air. L’air étant plus léger que l’eau, l’œuf perd du poids pendant l’incubation. Il est donc possible de suivre le développement de la poche d’air en pesant vos œufs avec une balance adaptée. Pesez vos œufs et calculez le poids qu’ils doivent faire à la fin de l’incubation (retirez 20% du poids de départ). Vous reportez ces deux chiffres sur une courbe et tracez la ligne entre les deux, cela correspond à la perte de poids idéale de vos œufs. Tous les 5 jours, pesez à nouveau vos œufs et reportez ces chiffres sur le graphique. Si le poids correspond au poids idéal, la poche d’air se développe correctement.
Que faire si la poche d’air ne se développe pas bien pendant l’incubation ?
- La poche d’air se développe trop vite : en vérifiant son développement, vous constatez que la poche d’air risque d’être trop grande lors de l’éclosion, cela signifie que la couveuse manque d’humidité. L’air à l’intérieur est trop sec, il suffit donc de rajouter de l’eau.
- La poche d’air ne se développe pas assez rapidement : la poche d’air sera trop petite à l’éclosion et le poussin ne sera pas viable. Cela signifie que la couveuse est trop humide et qu’il faut l’assécher. Nous vous conseillons de réduire le taux d’humidité, par exemple en ne mettant pas d’eau du tout dans la couveuse et d’ouvrir l’aération.
Comment gérer facilement l’hygrométrie dans la couveuse ?
Afin d’avoir l’esprit tranquille, nous vous conseillons de choisir une couveuse Brinsea ou Borroto modèle Ex (Ex pour expert). Ces modèles sont entièrement automatiques, ils gèrent la température, le retournement et régulent l’hygrométrie en toute autonomie. Vous n’avez alors qu’à indiquer les bonnes valeurs de température et d’hygrométrie à la couveuse et elle va se charger de les maintenir telles que vous les avez programmées.
Le conseil de l’éleveur
Lors de la première incubation, nous vous conseillons de suivre avec attention, au mire-œuf ou avec la courbe de poids, le développement de la poche d’air. En effet, l’environnement dans lequel est la couveuse (comme la pièce où elle est placée) peut influer sur l’hygrométrie intérieure. Il est donc nécessaire de savoir comment votre couveuse réagit à son environnement pour savoir le taux d’hygrométrie à programmer lors des prochaines incubations.
Vous souhaitez en savoir plus et approfondir vos connaissances sur l’incubation, nous vous conseillons le livre « Le manuel de l’incubation, faire naître vos poussins en couveuse ». Ce livre écrit par Bertrand Vandenberghe, éleveur et gérant de la Ferme de Beaumont, regorge d’informations sur le sujet. L’auteur a mis toute son expérience et ses connaissances à votre service pour comprendre et réussir les incubations à la maison.